
Pourtant, les zombies sont des êtres qui vivent dans la sphère des idées chère à Platon, et De Gaulle y a certainement son reflet - dont peut-être lui-même n’était pas conscient ! Le combat se joue aussi sur le plan spirituel. Et des images peuvent le manifester. Le mythe n’a jamais eu d’autre but.
Les Américains ont raison de laisser libre l’imagination, de ne pas chercher à la réglementer. Les Européens devraient faire pareil. Il n’est pas bon d’avoir trop de respect pour les symboles. Cela les fige, et les vide. Le réalisme n’a qu’une dignité illusoire. Pour qu’une image vive, il faut que l’imagination soit active : le sentiment ardent en faveur des icônes traditionnelles ne suffit pas.
Il faut attribuer des aventures épiques au double astral des grands hommes ! Quand j’étais petit, j’ai assisté dans mon école Decroly, à Saint-Mandé, à une pièce de théâtre écrite et jouée par les élèves, évoquant d'une façon burlesque les hommes politiques du moment ; leurs noms étaient à peine modifiés. Une sorte de moine au visage caché par son capuchon passait, pour juger les autres, et en général les condamner ; à la fin, pressé de questions, il se découvrait et disait : Je suis De Gaulio! On riait.
Les Français manquent de fantaisie ; ils veulent toujours être pris au sérieux : avoir la dignité de l’intelligence. En particulier lorsqu'il s'agit d'hommes politiques, que depuis l'époque des rois absolus ils vénèrent !
Quant à moi, j’ai commencé, sur un autre blog, un feuilleton sur De Gaulle chasseur de zombies : la nuit, alors que tout le monde le croyait profondément endormi, il se vêtait d’un masque, d’une cape, et s’envolait dans les airs pour régler les problèmes de justice qui dépassaient les capacités des policiers. Il a ainsi détruit bien des ennemis de la France !
Il tenait son pouvoir de la fée des contes et de la madone des églises qu'il nomme au début de ses Mémoires de guerre : langage codé. Il s’agissait en réalité d’une étrange dame qu’il avait rencontrée dans une catacombe inconnue de Paris : une forte magicienne, ayant hérité de toute la sagesse des vieilles Gaules, et possédant les mêmes pouvoirs que Salomon jadis quand il soumettait les démons et les enfermait dans des pierres - ainsi que le dit la tradition ésotérique. (Son véritable nom : Marianne ! Mais avant, elle s'était appelée Bélisama.)
Je vous invite à lire ce feuilleton.